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- Que vois-tu de là haut?
- Je vois du vert! Je vois de l’abondance!
Je vois un jardin accueillant et bon!
J’y vois l’abandon!
L’oisiveté!
Des vignes gavées de soleil!
Des vignes gavées de soleil!
Je vois des femmes généreuses aux reins gorgés d’envie,
des bassins larges qui ondulent dans la nuit!
Et des hommes!
Des hommes bien fait et doux,
aux yeux de cerf,
aux torses gonflés de vie.
aux torses gonflés de vie.
Capitaine!
Mon Capitaine!
Mouillerons-nous ici pour quelques nuits?
- Laissez dévaler l’ancre dans l’eau tiède
Mon Capitaine!
Mouillerons-nous ici pour quelques nuits?
- Laissez dévaler l’ancre dans l’eau tiède
qu’on pose nos pieds sur la glaise humide!
Prenons possession,
d’une main raide,
d’une main raide,
fermement,
de notre vallée peuplée de numides!
- Capitaine...
Mon Capitaine...
de notre vallée peuplée de numides!
**
- Capitaine...
Mon Capitaine...
Est ce que mes sens sont enivrés
au point de ne plus comprendre...
au point de ne plus comprendre...
Ces parfums musqués,
l'encens,
la myrrhe,
la myrrhe,
me donnent envie de braver
ces dames au teint sombre,
que j'admire,
ces dames au teint sombre,
que j'admire,
ces hommes aux yeux noirs de khôl,
que j'admire,
que j'admire,
Où est-on Capitaine ?
Est-ce un sabbat
bordel oriental ?
bordel oriental ?
Capitaine,
Mon Capitaine,
Ondes gracieuses, femmes des flots
se pavanent ,
et paradent ,
pendant que nous buvons notre alcool !
Souffle chaud du désir !
La sueur perle le long de nos fronts
tannés,
tannés,
elles exsudent de leurs seins
parés,
parés,
bijoux affriolants et précieux.
Capitaine!
Mon Capitaine !
Mon Capitaine !
Regardez ces magnifiques créatures
Aux mouvements
suaves et sobres
suaves et sobres
J'ai envie de me donner en pâture
A ces serpents divins, inévitable cause d'opprobre.
Leurs tentacules nous étreignent
Vous vous laissez aller dans la fumée
dentelée.
dentelée.
Etre cette bouche parfumée
dont les lèvres se posent contre les vôtres
les teignent.
les teignent.
L'air délicieux du grenat
inonde votre langue de vie
Brille éclatant, des confiseries fruitées à l'envie.
Capitaine...
Mon Capitaine...
Mon Capitaine...
Vous saignez...
fluide
défunt
fluide
défunt
Votre morale
s'échappe
coule
se répand
s'échappe
coule
se répand
Les rubis ruissellants
le long de votre cou
le long de votre cou
s’en vont mourir dans votre linge.
Pendant que je cours sourd vers ma fin
dans les bras d'une stryge.
Capitaine.
Mon Capitaine.
Mon Capitaine.
A jamais fidèle aux parfums
des séraphins.
des séraphins.
***